CAN 2024 : Football et santé mentale, l’enjeu du terrain

La Coupe d’Afrique des Nations a lieu du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire. Un rendez-vous très attendu des passionnés dont le 1er match officiel se déroule deux jours après la sortie du rapport de la FIFPro, Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels, concernant les violences des supporters et les répercussions sur la santé mentale des joueurs.

LIRE LE RAPPORT sur le site de la FIFpro (anglais)

The Impact of Violence Towards Footballers in Their Workplace (L’impact de la violence envers les footballeurs sur leur lieu de travail) s’appuie sur des entretiens avec des joueurs, une enquête auprès de 41 syndicats nationaux de joueurs et des revues de presse, étayés par un document de recherche universitaire rédigé par le Dr Joel Rookwood, directeur du diplôme de gestion du sport et de l’exercice à l’University College de Dublin Irlande.

Les points forts du rapport :

  • « L’utilisation de fusées éclairantes ou de missiles est particulièrement préoccupante, mais les actes de violence incluent également des joueurs attaqués par des envahisseurs sur le terrain ou victimes depuis les tribunes d’insultes verbales discriminatoires ou dirigées contre des membres de leur famille » ;
  • « Les joueurs acceptent souvent en silence l’agression et n’en parlent pas au cas où cela exacerberait les abus et porterait préjudice à leurs opportunités d’emploi »; 
  • « Les abus et la violence ont des répercussions alarmantes : 88% des syndicats ont déclaré que la menace de violence entraîne de mauvaises performances des joueurs, et 83% ont déclaré qu’elle contribue aux problèmes de santé mentale ».

Une surenchère de violence de la part des supporters qui mène à une dégradation générale du jeu, loin de l’esprit d’équipe. Ne s’agit-il pas à la base d’encourager ses joueurs favoris ? Pas de traumatiser l’équipe adverse, pas de se retourner contre sa propre équipe parce qu’elle perd.

La présence de familles sur les gradins, de jeunes notamment, normalise auprès de ces derniers la violence verbale ou physique qui peut s’y dérouler.

En 2021, la FIFA, la Fondation ENKE et l’OMS lancent l’alerte

En 2021 déjà, La FIFA (Fédération internationale de football association) lance la campagne #ReachOut afin de promouvoir une meilleure santé mentale avec l’Organisation Mondiale de la Santé. A l’origine de l’initiative, la Fondation Robert-Enke, dirigée par la veuve du footballeur, Teresa Enke, structure créée pour venir en aide aux personnes souffrant de dépression après le suicide du gardien international Robert Enke. En collaboration, le Burundais Shabani Nonda, le Brésilien Cafu, la Française Laura Georges ou encore l’Italien Walter Zenga, les sportifs s’engagent. 
Lire l’article.

En Afrique, où certains gouvernements dont les équipes nationales participent à la CAN 2024 ont commencé à prendre à bras le corps le sujet de la santé mentale*, à l’image de la Côte d’Ivoire, pays organisateur qui dispose d’u programme national de santé mentale, l’espoir donc que la CAN s’inscrira comme une compétition où sur le terrain, comme sur les gradins, l’esprit du jeu l’emportera sur le reste.

Bonne fête à tous les passionnés du ballon rond !

* En août 2022, les ministres africains de la santé ont approuvé une stratégie visant à renforcer les soins de santé mentale et ont fixé plusieurs objectifs à atteindre d’ici 2030, notamment l’élaboration d’une politique ou d’une législation sur la santé mentale dans tous les pays du continent. Ils sont 29% en 2022 à avoir une politique de santé mentale pour les enfants et adolescents. Source Africa-Press – Angola

Prévention du suicide. Pourquoi sensibiliser ?

– Parce qu’avoir connu un proche qui s’est suicidé est perturbant et peut nous fragiliser, surtout si on traverse une période délicate (familialeprofessionnelle, économique, de santé). Avez-vous pensé à en parler ?
Lien pour le guide de gestion d’excès de stress en 8 langues de l’OMS / Lien ressources écoutes.

– Parce que la crise suicidaire peut être surmontée mais il faut demander de l’aide car elle peut être trop intense. Auparavant, avez-vous pensé au plan de sécurité (élaboré par des soignants et mis à disposition) ? Lien

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