En Côte d’Ivoire, un rapport permet de préciser des pistes pour une prévention du suicide propre à la réalité du terrain

L’étude s’est tenue sur une période de huit ans (1er janvier 2013 au 31 décembre 2020), en vue de contribuer à la prévention et à la réduction du nombre des décès par suicide.

« Il s’agit d’une étude rétrospective de type descriptif réalisée sur une période de 08 ans (1er janvier 2013 au 31 décembre 2020) à l’Unité de Médecine Légale du service d’Anatomopathologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville d’Abidjan. »

COULIBALY Zié Moussa, EBOUAT K Marc-Eric Victor, KONATÉ Zana, de l’Unité de Formation et de Recherche Sciences Médicales de Bouaké – Université Alassane Ouattara de Bouaké, Côte d’Ivoire. N’GUETTIA-ATTOUNGBRÉ K Solange de l’Unité de Médecine Légale – CHU de Treichville – Abidjan et DJODJO Mathurin, YAPO ETTÉ Hélène de l’Unité de Formation et de Recherche Sciences Médicales d’Abidjan Cocody – Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan et de l’Unité de Médecine Légale – CHU de Treichville – Abidjan, Côte d’Ivoire.

Le contexte connu

« La Région africaine abrite six des dix pays ayant les taux de suicide les plus élevés au monde. 
(…) La campagne sur les réseaux sociaux, lancée en prélude à la Journée mondiale de la santé mentale, vise à atteindre 10 millions de personnes dans la Région. Le but est de sensibiliser le grand public et de mobiliser le soutien des gouvernements et des décideurs pour qu’ils accordent plus d’attention et de financement aux programmes dédiés à la santé mentale, qui comprennent la prévention du suicide.. »

Lire le communiqué de l’Organisation Mondiale pour la Santé (octobre 2022)

La Côte d’Ivoire se situe au 30ème rang mondial et au troisième rang africain des pays concernés, derrière le Lesotho et la Guinée Equatoriale.
Le pays compte une cinquantaine de psychiatres (pour 27 millions d’habitants) dont la majorité exerce dans la capitale. Le Programme national de santé mentale (PNSM) dénombre 57 structures de prise en charge des troubles psychiatriques (30 publiques, 12 privées, 14 confessionnelles, une communautaire, et une qui se situe en milieu rural).
(Source Article du 18 janvier 2023 Abidjan.net).

Les faits présentés par le rapport

Nous avons une pensée pour les familles endeuillées des cas mentionnés ci-dessous.



Il a été enregistré durant la période d’étude, 24 000 décès, dont 101 cas de suicide confirmés, 1500 cas de décès suspects, et 5276 cas de morts violentes. Il ressort que la majorité des personnes décédées était de sexe masculin (78,2 %). La tranche d’âge la plus concernée était celle de 20 à 29 ans (28,7 %). Ces décès concernaient aussi bien les célibataires (54,5 %) que les personnes vivant en couple (31,7 %). Les suicidés exerçaient une activité de type privé (58,4 %). Les décès survenaient généralement dans un contexte de dépression (37,6 %).

La tenue et la publication de cette étude sont salutaires et soulignent la nécessité d’une prévention à tous les niveaux de la société ivoirienne. L’œuvre de ces scientifiques rappellent à quel point la première prévention, celle de la proximité, est indispensable : parler, communiquer et rendre moins tabou le sujet du suicide. Susciter également auprès de la jeunesse ivoirienne, des vocations dans le domaine de la santé mentale.

Pourquoi sensibiliser ?

– Parce que la crise suicidaire peut être surmontée mais il faut demander de l’aide car elle peut être trop intense. Avez-vous pensé au plan de sécurité (élaboré par des soignants et mis à disposition) ? Lien

– Parce qu’avoir connu un proche qui s’est suicidé est perturbant et peut nous fragiliser, surtout si on traverse une période délicate (familialeprofessionnelle, économique, de santé). Avez-vous pensé à en parler ?
Lien pour le guide de gestion d’excès de stress en 8 langues de l’OMS / Lien ressources écoutes.


Une réflexion au sujet de « En Côte d’Ivoire, un rapport permet de préciser des pistes pour une prévention du suicide propre à la réalité du terrain »

Les commentaires sont fermés