Santé mentale : Focus sur l’alcoolisme et ses liens avec le suicide

« Un petit verre de temps en temps », « oublier les problèmes autour d’un verre », ou euphorie de retrouvailles…
Passé le moment convivial, attention au piège d’un refuge que l’on souhaiterait retrouver de plus en plus souvent.

Chez les jeunes adultes (15-25 ans), le « Binge drinking » (une pratique qui consiste à consommer de l’alcool en très grande quantité, généralement en groupe), réalisé dans la bonne humeur, sur le long terme, augmente le risque d’alcoolisme et l’apparition de certaines maladies graves : hépatites, cirrhose, cancers, neuropathies périphériques, troubles cognitifs, dépression…  

La consommation d’alcool et les troubles liés à la consommation d’alcool sont associés à un risque accru de suicide.

Le risque d’idées suicidaires, de tentatives suicidaires et de suicide est multiplié par 2 à 3 chez les personnes atteintes de troubles liés à la consommation d’alcool par rapport à la population générale. (Source Organisation panaméricaine de la santé)
La recherche menée au Canada et diffusé par l’Agence de Santé Publique du Canada, montre qu’une consommation excessive d’alcool pourrait hausser le risque de suicide parce qu’elle altère la capacité de prendre des décisions et la maîtrise de soi. Chez les personnes ayant des pensées suicidaires, une telle consommation d’alcool accroît le risque de suicide de façon exponentielle. (Source)


Le saviez-vous ?
L’alcoolisme est une maladie.

L’alcoolisme est une maladie multidimensionnelle, définie par l’interaction entre trois entités : 

  • une substance psychotrope, l’alcool ;
  • un individu qui présente des facteurs de vulnérabilité personnels, dont psychologiques ; 
  • un contexte qui favorise la consommation d’alcool. 

Cette maladie nécessite un traitement et un suivi médical. La seule bonne volonté, même si elle est indispensable, ne suffit pas.

L’alcoolisme ne se résume pas au fait de présenter des symptômes de manque (sueurs, tremblement, anxiété), à l’arrêt de l’alcool et au fait de boire tous les jours. L’alcoolisme peut exister chez une personne pourtant capable de ne pas consommer pendant plusieurs jours. 

Pour évaluer l’abus d’alcool, les professionnels de santé se réfèrent à la pyramide du risque de Skinner :

  • 1er stade : non-usage. Aucune consommation d’alcool et donc aucun risque.
  • 2e stade : usage. Consommation d’alcool épisodique et raisonnée dans un contexte social et festif. Risques faibles pour le consommateur.
  • 3e stade : usage à risque. Consommation d’alcool importante qui entraine une désinhibition et des pratiques à risque, comme la conduite d’un véhicule sous l’emprise de l’alcool ou encore des rapports sexuels non protégés.
  • 4e stade : usage nocif. Consommation d’alcool importante et régulière qui engendre des conséquences néfastes, comme l’apparition de maladies, des accidents de voiture, des violences conjugales et des agressions.
  • 5e stade : alcoolisme. L’individu ne peut plus se passer d’alcool. Lors de l’arrêt de la consommation, des symptômes de sevrage apparaissent (anxiété, agitation, irritabilité, insomnie, sueurs, tremblements, palpitations, nausées, etc.).

Où en suis-je ?

Des tests sont mis en ligne sur des sites habilités : 

  • le questionnaire FACE repose sur l’analyse des consommations d’alcool sur les douze derniers mois ; 
  • le test AUDIT est le questionnaire de référence pour évaluer sa consommation de boissons alcoolisées. 

Si vous avez les symptômes de l’alcoolisme, rapprochez-vous d’un spécialiste de l’addiction dans votre pays.

Etes-vous proche d’un alcoolique (conjoint, parents), vous avez besoin d’aide, ne vous isolez pas, n’hésitez pas à vous rapprocher d’une association dédiée dans votre pays à l’image du Collectif d’Alcoologie d’Indre-et-Loire.


Liens utiles

Sources scientifiques :
– Webinaire en ligne Replay / Commission de la Santé mentale du Canada https://commissionsantementale.ca/resource/consommation-dalcool-et-le-suicide/
– Affiche de sensibilisation Alcoolisme et suicide : https://iris.paho.org/bitstream/handle/10665.2/56720/OPSNMHMH210028_fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y

(Re)découvrir le partage artistique illustrant le propos : L’addiction et la sortie de la dépression.