Art et stress post-traumatique – Soutien et témoignages

10 ans après les attentats de 2015 en France, le pays organise une commémoration officielle le 7 janvier 2025. Moment clé pour manifester le soutien aux familles survivantes et éclairer sur le stress – post-traumatique.

En 2024, s’éteignaient la mère de Clarissa Jean-Philippe, policière abattue dans le dos lors des attentats de 2015 à Paris avant l’attentat de l’Hypercarcher, Fred Dewilde, survivant du Bataclan et Simon Fieschi, survivant de l’attentat à Charlie Hebdo. Soutien et pensées à leurs proches.

Marie-Louisa Jean-Philippe décédée en 2024, mère de Clarissa, policière municipale assassinée en service lors des attentats de 2015.
Dessin de Fred Wilde, survivant de l’attentat du Bataclan qui a mis fin à ses jours en 2024.

Reportage sur Simon Fieschi, survivant de l’attentat au siège du journaliste Charlie Hebdo décédé en 2024.

Qu’est-ce que le stress post-traumatique ?

Les troubles du stress post-traumatique (TSPT) sont des troubles psychiatriques qui surviennent après un événement traumatisant. Ils se traduisent par une souffrance morale et des complications physiques qui altèrent profondément la vie personnelle, sociale et professionnelle.

Un trouble qui peut atteindre les victimes mais aussi les proches ou les témoins

Ces troubles psychiatriques surviennent chez des enfants ou des adultes qui ont été exposés à un événement marquant, comme une menace de mort imminente, de blessure grave ou d’atteinte de l’intégrité physique dont ils ont été victimes ou témoins.

Le saviez-vous ?

Les TSPT peuvent également survenir après l’annonce d’une mort violente ou inattendue, ou d’un évènement grave touchant un proche. 

Source : Troubles du stress post-traumatique · Inserm, La science pour la santé

Lorsque survient un événement psycho-traumatisant, l’intervention rapide de médecins psychiatres, de psychologues et d’infirmiers préalablement formés et intégrés aux unités d’aide médicale urgente doit être possible. En France, les CUMP (Cellules d’urgence médico-psychologique) permettent une prise en charge immédiate et post-immédiate des victimes pour permettre d’éviter l’installation des troubles psychiques post-traumatiques.

En savoir plus.

Art pour exprimer le soutien et transmettre la prévention

Partage musical : « Un dimanche de janvier » interprété par Johnny Hallyday

Un an après les attentats de 2015, hommage national avec le président de la République de cette période, aux victimes des attentats, par Johnny Hallyday (1943-2017) le 10 janvier 2016 avec la chanson « Un dimanche de janvier » écrite par Jeanne Cherhal et composée par Yodélice. Elle témoigne du soutien aux victimes et à leurs proches. Elle conclut l’album « De l’amour », dernier opus du bluesman de cœur, Johnny Hallyday, malade, avant son décès en 2017.

Des millions de regards
Et de larmes à peine essuyées
Des millions de pas sur les boulevards
Un dimanche de janvier


J’avais ta main petite
Dans la mienne recroquevillée
Nos cœurs battaient de plus en plus vite
Ce dimanche de janvier


Nous avions marché en silence
Au milieu de la foule immense
Et le vent à notre place
Chantait sans fin sur la place

Pour apaiser la peine
De tout un pays soulevé
Nous étions venus sans peur et sans haine
Ce dimanche de janvier

Extrait live du titre chanté lors de la commémoration officielle en 2016.

Découvrir les poèmes de soutien numérisés dans les archives en 2015.
Attentats du 13 novembre 2015 : cliquez pour voir des hommages numérisés par les Archives de Paris | France Inter

Dessin déposé en soutien aux victimes.

Partage poétique : « La plaie, que depuis la fin des cerises » par Jean Cassou (1897 – 1986)

Résistant de la 2eme guerre mondiale, Jean Cassou est un écrivain français, également conservateur de musée, critique d’art, traducteur, et poète (connu notamment pour ses sonnets). Il fut le directeur-fondateur du musée national d’Art moderne de Paris. Le sonnet qui suit est particulier.
En 1941, « La plaie, que depuis la fin des cerises » est le 23ème sonnet sur 33, composés de tête, sans la possibilité de les écrire, alors que Cassou est emprisonné dans la prison militaire de Toulouse. Il choisira la forme du sonnet, plus facilement mémorisable pour supporter ses conditions d’incarcération et entretenir malgré le pire, l’espérance et le désir de vivre.
Ses Trente-trois sonnets composés au secret, seront plus tard publiés clandestinement au printemps 1944 sous le pseudonyme de Jean Noir. La paix souhaitée ardemment à la fin du poème qui suit, il la connaîtra de son vivant.
Le Compagnon de la Libération s’est éteint en 1986.

La plaie, que depuis la fin des cerises

La plaie que, depuis le temps des cerises
je garde en mon cœur s’ouvre chaque jour.
En vain les lilas, les soleils, les brises
viennent caresser les murs des faubourgs.

Pays des toits bleus et des chansons grises
qui saignes sans cesse en robe d’amour
explique pourquoi ma vie s’est éprise
du sanglot rouillé de tes vieilles cours.

Aux fées rencontrées le long du chemin
je vais racontant Fantine et Cosette.
L’arbre de l’école, à son tour, répète

une belle histoire où l’on dit : demain…
Ah ! jaillisse enfin le matin de fête
où sur les fusils s’abattront les poings !

Pourquoi sensibiliser ?

– Parce que la crise suicidaire peut être surmontée mais il faut demander de l’aide car elle peut être trop intense. Avez-vous pensé au plan de sécurité (élaboré par des soignants et mis à disposition) ? Lien

– Parce qu’avoir connu un proche qui s’est suicidé est perturbant et peut nous fragiliser, surtout si on traverse une période délicate (familialeprofessionnelle, économique, de santé). Avez-vous pensé à en parler ?
Lien pour le guide de gestion d’excès de stress en 8 langues de l’OMS / Lien ressources écoutes.