Perspective du survivant / Mieux comprendre « L’entonnoir » du passage à l’acte. Le témoignage d’Olivier.

Le ressenti unique propre à l’expérience de Olivier, ancien militaire et pilote dans le civil, divorcé et père de famille, fait indéniablement de son poème « L’entonnoir » une ressource pour les proches des personnes ayant commis un acte suicidaire, pour ceux qui les assistent et pour les survivants.

La lecture de ce poème par l’intéressé dans le cadre d’un court-métrage en collaboration avec L’explOratoire fût diffusé lors de la plénière du Réseau VIES 37 pour la prévention du suicide (affilié UNPS) en juin 2022 dans le Centre Val de Loire en France.

Partage d’extraits du poème « L’entonnoir » (en français)

De la solitude au partage de l’expérience, histoire d’un cheminement.

Ils ne savent pas, je suis couvert de tâches.

Olivier H.

Ma fragilité, mes faiblesses, rien n’est une honte

Olivier H.

L’homme derrière son masque de confiance
Arrivé au bout de ses moyens de défense

Olivier H.

Aujourd’hui comme hier, vivre n’est pas fait que de dentelles…

Olivier H.

Extraits du poème diffusés avec l’autorisation de l’auteur.

Interview avec Olivier sur la traversée de « L’entonnoir »

Ut Fortis : Pourquoi avoir voulu partager cette période délicate de votre vie ?

Olivier Hugé : Premièrement j’ai voulu partager mon expérience pour apporter de l’espoir à ceux qui désespèrent de voir leur vie s’améliorer.  Et par ailleurs, j’ai aussi voulu apporter des réponses au « pourquoi vouloir en finir? ». Car le suicide a mes yeux n’a rien d’une décision instantanée mais la cause d’un mal plus profond et dont on a pas toujours conscience. 

U. F. : Cela a-t-il été difficile de revenir sur les moments évoqués dans le poème ?

O.H. : oui, cela a été douloureux de revenir sur cette période. J’en ai pleuré, souvent. Et cela provoque toujours en moi une réaction sensible lorsque j’entends le texte, vois la vidéo. Mais d’un autre côté, je mets beaucoup d’espoir à pouvoir transmettre toute la force que l’on peut tirer d’une période aussi sombre que la crise suicidaire.

U.F. : Qu’auriez-vous à dire au Olivier Hugé de cette période si vous l’aviez en face de vous ?

O.H. : Si je devais rencontrer cette période sous la forme d’un être, quel qu’il soit, je le remercierais. Parce que j’en suis sorti, évidemment, mais aussi parce que cela m’a permis de savoir qui j’étais et de m’accepter comme tel. Et c’est le plus beau cadeau que l’on puisse se faire à soi-même. S’accepter tel que l’on est et faire de notre vie une aventure merveilleuse. 

U.T. : Merci Olivier pour avoir accepté ce partage.

Pourquoi sensibiliser ?

– Parce que la crise suicidaire peut être surmontée mais il faut demander de l’aide car elle peut être trop intense. Auparavant, avez-vous pensé au plan de sécurité (élaboré par des soignants et mis à disposition) ? Lien

– Parce qu’avoir connu un proche qui s’est suicidé est perturbant et peut nous fragiliser, surtout si on traverse une période délicate (familialeprofessionnelle, économique, de santé). Avez-vous pensé à en parler ?
Lien pour le guide de gestion d’excès de stress en 8 langues de l’OMS / Lien ressources écoutes.