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« La pensée du suicide est une puissante consolation. Elle aide à bien passer plus d’une mauvaise nuit. »
Cette citation, extraite de l’ouvrage « Par-delà le bien et le mal. Prélude d’une philosophie de l’avenir » (1886) de Friedrich Nietzsche est virale sur l’Internet. Qui est Nietzsche ? Et quel est le contexte de de la citation précédemment évoquée ?
Génie, probablement surdoué et hypersensible (?), Friedrich Nietzsche fût un compositeur, improvisateur, philosophe, critique, poète, écrivain, dont certains écrits ont profondément marqué le monde occidental.
Né en Prusse d’un père pasteur évangélique, précepteur de membres de la famille royale de Prusse, qui souffrit de « maux de tête violents » jusqu’à sa mort soudaine suivie de celle du petit frère de Friedrich quand ce dernier est âgé de 4 ans. Le philosophe grandit avec sa mère (elle-même fille de pasteur) et sa sœur cadette.
Poète, compositeur et dramaturge à 9 ans, élève brillant à 14 ans, il s’interroge sur la nature de Dieu et la Trinité (« Dieu le père, le fils et le diable ») à 15 ans, rédige des récits philosophiques et est nommé à 24 ans à la chaire de philologie classique de l’Université de Bâle. Problèmes de santé physiques et psychiques le font démissionner. Dépressions, crises de paralysie, effondrement cérébral jusqu’à l’état végétatif (dès 1892) avant sa mort à 56 ans. Nietzsche, aura refusé de succomber à l’antisémitisme (sa sœur épouse un activiste antisémite), à la religiosité (sa mère l’accusera d’avoir tué le Christ). Entre fuite apeurée pour sortir d’une maison de prostitution où on l’avait invité, et crises de larmes en public pour la souffrance d’un cheval de calèche maltraité, entre autres incidents de vie, éprouvé, Friedrich Nietzsche commentera lui-même à 40 ans, ses écrits :
« je frémis à la pensée de tout l’injuste et l’inadéquat qui un jour ou l’autre se réclamera de mon autorité »
Extrait de Lettre à Mawilda von Meysenburg, juin 1884
A la lecture de l’histoire de Friedrich Nietzsche, en prenant connaissance de certains de ses écrits, la citation virale sur le net précédemment citée au début de cet article porterait aussi à se pencher sur le mot « consolation » :
« La pensée du suicide est une puissante consolation. Elle aide à bien passer plus d’une mauvaise nuit. »
Ne faudrait-il pas être dans une souffrance et une solitude insupportables pour chercher une consolation dans le fait d’envisager de se tuer nuit après nuit ?
Extrait
« Le promis de la vérité – toi ? ricanèrent-ils
non ! rien qu’un poète ! »
Friedrich Nietzsche, Dithyrambes de Dionysos
Sources
Janz, Curt Paul., Nietzsche : biographie, Gallimard, 1984
http://coursdepianobourges.blogspot.com/2021/04/nietzsche-et-la-musique.html
https://lesbelleslettresblog.com/2019/05/22/nietzsche-le-poete-une-edition-complete-inedite
Photo Domaine public https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche