Le partage artistique du mois : Survivre au suicide d’un aimé / Shinee et Marguerite Yourcenar

Chaque mois, une vidéo musicale et un poème à partager

SEPTEMBRE 2019

Musique : 샤이니 ‘네가 남겨둔 말 (Our Page) de SHINee (Corée du Sud)

Après le suicide de Jonghyun, membre du groupe SHINee le 18 décembre 2017 à 27 ans, le choc est rude. Parolier, poète et voix icône de Kpop, il laisse des proches, des millions de jeunes fans et des collaborateurs ravagés et déroutés : comment réagir face au départ brutal d’un être aimé ? Où trouver la force pour continuer une routine ? Comment faire face à l’impuissance et l’incompréhension qui suit le suicide d’un proche ? Les 4 membres restant de SHINee, qui évoluaient avec lui depuis une décennie, sortiront « Our page », un titre intime et symbolique et permettront à une multitude dans le monde de pouvoir, par la musique, communier et essayer de trouver un relatif apaisement pour faire le deuil.

« J’ai envie de dire que tu me manques
Mais ça ne remplira pas mon 
cœur vide ce soir
Je veux remplir les pages de cette histoire inachevée
Jusqu’à la fin.« 

Poésie : « Vous ne saurez jamais  » de Marguerite Yourcenar.

Elle fut la première femme élue membre de l’Académie Française en 1980. Ecrivaine, poétesse, critique littéraire, née à Bruxelles, française, naturalisée américaine, Marguerite Yourcenar (1903-1987) lisaitcouramment le grec ancien et le latin et consacra une grande partie de sa vie à l’étude et à la traduction du Blues originel africain américain. En 1981, elle rédigea l’essai « Mishima ou la Vision du vide« , analyse de la vie et de l’œuvre de l’écrivain japonais Yukio Mishima (1925 – 1970) dont le suicide une dizaine d’années plus tôt l’avait profondément marquée.

Vous ne saurez jamais que votre âme voyage
Comme au fond de mon cœur un doux cœur adopté ;
Et que rien, ni le temps, d’autres amours, ni l’âge,
N’empêcheront jamais que vous ayez été.

Que la beauté du monde a pris votre visage,
Vit de votre douceur, luit de votre clarté,
Et que ce lac pensif au fond du paysage
Me redit seulement votre sérénité.

Vous ne saurez jamais que j’emporte votre âme
Comme une lampe d’or qui m’éclaire en marchant ;
Qu’un peu de votre voix a passé dans mon chant.

Doux flambeau, vos rayons, doux brasier, votre flamme,
M’instruisent des sentiers que vous avez suivis,
Et vous vivez un peu puisque je vous survis.

(Extrait du recueil « Les charités d’Alcippe »)

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